Suite
du récit de Francine
Au
soir du J3 nous nous retrouvons donc… entre garçons. La
réjouissante option du jour, les efforts que nous produisons afin de
nous réhydrater après ces 1750 m de bonheur, nous font basculer
dans une faille spatio-temporelle étrange. Des brumes de nos esprits
débridés émergent les légendes du pays tendasque... ses
personnages hauts en couleurs et leurs coutumes étranges nous
bercerons toute la nuit...
J4.
L’idée
est de rejoindre Saretto depuis Chialvetta via le Col d’Enchiausa.
La remontée du Vallone di Unerzio, avec Bob Marley dans les oreilles
et les premiers rayons du soleil qui percent au dessus du Boscasso,
est, comme la veille, un pur moment de bonheur. Ma propre vibration
s’harmonise parfaitement à celle du Monde, rien d’autre
n’existe… je vis pour ça.
Puis,
au fil de la matinée, les belles conditions se dégradent et je sens
le scepticisme monter au sujet de l’option du jour pour le sommet
de l’Oronaye. Pardon Marco, de la Tête de Moise.
Au
col, c’est la tourmente. L’occas’ pour chacun de démontrer sa
dextérité au déphoquage par raffalant à 80 km/h :
L’ami
Marco qui se fend d’une technique avant-gardiste consistant à
bloquer le milieu de la peau avec la pointe du pied, tendre les deux
extrémités et les plaquer minutieusement l’une sur l’autre,
bord contre bord ; la gestuelle est élégante, coordonnée et
précise, on sent le roublard expérimenté.
Kim
tente d’instruire sa propre technique à Stéphane : pincer le
milieu de la peau et remonter la 2ème main sur les bords pour
plaquer les extrémités l’une sur l’autre. Sans doute est-ce une
méthode qui a fait ses preuves par pétole, par brise légère, et,
vu l’habilitée dont Kim fait preuve, par Binda joueuse… mais
dans cette tourmente là, j'émets certaines réserves.
Steph
nous l’aura démontré tout au long de ces 4 jours, il n’est pas
de type contrariant : avec une assiduité manifeste, il tente de
reproduire la gestuelle de Kim... avant de profiter d’un moment
d'inattention de ce dernier pour discrètement faire comme Marco.
Alex,
le seul cerveau de cette splendide équipée, trouve un endroit
abrité du vent pour bosser peinard...
Et
bibi, dans sa grande patience, adopte très vite la technique du
“rouler-bourrer au fond du sac”, imbattable en terme de timing,
et qui à en plus l’avantage de nettoyer le fond de sac puisque
toute les miettes et emballages de barres céréales restent collées
aux peaux. Juste avant de quitter le col, du coin de l’œil je
constate que Kim à opté pour ma technique…
La
suite proposera, dans l’ordre, un concours de tenue de chaussette
jusqu’au bivouac Bonelli, quelques très belles courbes juste en
dessous, une arrivée triomphale sur Sarreto, moitié godille, moitié
nage libre, une navette de voiture en mode taxico mexicain et enfin,
une rafraîchissante glace à Borgo sur le chemin du retour.
J’ai aimé me promener dans la montagne avec vous chers amis, et j'espère remettre ça très vite.
Merci beaucoup. jojo
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